Quand l’art s’impose, le cerveau se repose. Le cœur aussi.
Où juin fut une immersion dans l’art.
Juin a commencé avec des gens qui ont le cœur sur la main. Le 1er, j’étais volontaire pour un événement caritatif où j’ai côtoyé des jeunes artistes de tous horizons vendant leurs créations. Vint le moment où j’ai occupé le stand d’une artiste pendant sa pause. Une personne intéressée est venue dans ma direction, et je me suis sentie impostrice1. Ça a éveillé quelque chose en moi.
Tique-Tac
Comme toujours après un événement social, j’avais besoin de calme et de douceur pour recharger mes batteries. Sauf que, le lendemain, j’ai été mordue par une tique sur mon balcon et j’ai vécu une véritable tornade interne, un mélange de panique et de pensées philosophiques au style Carpe Diem2. Bref, c’était la tempête à Hambourg et aussi dans mon crâne.
Alors je suis partie faire de la balançoire et j’ai un peu relativisé. Je me suis sentie d’autant plus inspirée pour finaliser ma première lettre.
Sauf que, la tempête interne était toujours là. Je ressentais un désir impérieux de silencier mes pensées, non pas par le biais de l’écriture ou de la marche comme j’aime le faire. J’éprouvais une nécessité de retrouver un espace pour créer.
Raviver sa curiosité
Je finis par aller le soir suivant au Art Jam3 de Hambourg. C’est un événement mensuel, où tous créatifs, curieux, artistes dans l’âme sont conviés à se réunir dans la Haus 73 pour créer.
Excitée comme une enfant, j’arrive sur les lieux où une pancarte indique d’aller à l’étage. J’entre, et j’y vois de grandes tables recouvertes de papier kraft, puis dispersés un peu partout : des crayons, du papier, du pastel, des tubes de peinture, de la colle, des ciseaux, de quoi se laisser aller pour les plus spontanés.
Moi, j’avais une profonde envie de me remettre à l’aquarelle et au dessin. J’avais investi quelques semaines auparavant dans un joli carnet à aquarelle — ça mijotait dans ma tête — et j’avais apporté des pages d’un de mes calendriers illustrés de plantes et de fleurs botaniques.
Je m’installe à la table du milieu où une femme s’y trouvait, déjà en pleine action. On se salut, puis en silence, j’entre dans ma bulle et je me mets à dessiner au crayon ces plantes.
Happée dans l’instant, je lève la tête et la table s’était remplie. Un monsieur assis près de moi, à l’expression curieuse et bienveillante, me demande ce que je fais. Et on se met à échanger sur nos travaux. Il peint ce qu’il voit autour de lui à l’aquarelle dans un carnet, et réalise surtout du urban sketching4.
J’y passe près de quatre heures à échanger des techniques avec toute la table et celle d’à côté, mais surtout : à écouter, observer, féliciter et aussi, absorber. Ici aucun jugement, j’avais retrouvé mon intériorité et surtout mon calme.
Vers la beauté
Comme le personnage principal du roman Vers la beauté de David Foenkinos, j’avais un besoin profond de voir du beau.
Cette même semaine, je décidai de profiter pour la première fois de ces jeudis soirs où les musées de Hambourg ferment plus tard. Une nouvelle artiste avait pris place la veille au Deichtorhallen et j’étais curieuse d’aller voir son oeuvre.
Je fus prise de fascination. Quand je découvris sa technique via un film, je fus prise d’envie, voire de jalousie. Des toiles mesurant vingt mètres sur cinq, suspendues dans la grande halle du musée. Un vrai terrain de jeu. Ce lieu s’était mystifié de toutes les couleurs. Chaque jet de peinture exprimait une émotion, un questionnement, une curiosité. Résignée par la fermeture, je quittai les lieux après trois heures d’immersion.

Prise de conscience
J’ai toujours aimé les activités créatives et avoir plusieurs hobbies à la maison, surtout en hiver. Or, depuis quelques semaines, voir de l’art et l’approcher, c’est comme offrir une ode à mes émotions. Les mots ne suffisent plus.
Du coup, je suis à l’affût de nouvelles expositions, de galeries d’arts, d’autres ateliers créatifs. Approcher l’art des autres, c’est toucher leur intériorité et ça stimule ma créativité.
L’aquarelle a repris place dans mon quotidien. Cela m’apaise et me permet d’améliorer ma technique et aussi d’échapper aux écrans. J’accepte de ne pas obtenir le résultat attendu, d’avoir moins d’exigences envers moi-même et d’observer le quotidien d’un œil nouveau et plus artistique.
J’ai même fini par aller pour la toute première fois, à un atelier de dessin de modèle vivant nu ouvert à tous. Je me suis sentie à ma place. Fini le syndrome de l’impostrice.
La part créative des Hambourgeois
Les allemands aiment bien faire des choses eux-mêmes, il est très courant de fabriquer et d’offrir des calendriers de l’avent, de décorer son jardin ou son balcon d’œufs de Pâques peints à la main. Ici, chaque droguerie dispose de matériel de base pour créer. Il existe ce mot “basteln” qui signifie fabriquer, rafistoler. Il y a ce petit quelque chose de très particulier dans la façon de créer, d’offrir un cadeau, c’est plus brut, plus naturel. Authentique.
Et vous, qu’est-ce qui vous stimule ? Quelle est votre fibre créatrice ?
Vos pensées m’intéressent : laissez un commentaire et échangeons ensemble.
où je choisis volontairement de féminiser imposteur
cueille le jour
sorte de bœuf artistique, non musical
croquis de rue
Jadore 🤍🤍 lartiste
Je l'attendais !
Ma fibre créatrice, c'est ma curiosité envers mon propre métier. Bon elle ne se voit pas au premier abord, mais elle est bien là 😅